Voyager en Asie, quand slow travelling rime avec économies

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Est-ce que pour vous « voyage » rime avec « dépense » ? Eh bien sachez qu’il est possible de partir visiter le monde sans se ruiner. En tout cas, c’est ce qu’a réussi à faire William, qui aujourd’hui se confie à nous pour partager ses méthodes, ses bons plans et surtout sa philosophie du voyage.

Peux-tu nous faire une brève présentation de toi ? 

Je m’appelle William TRINH, je suis franco-vietnamien. Amoureux du voyage, j’ai commencé à voyager seul il y a 3 ans. J’avais la volonté de faire un voyage initiatique, surtout en Asie du Sud-Est, et d’y rester plusieurs mois.

image de William voyageur slow traveling
William TRINH

Comment s’est déroulé ton voyage ? 

Pendant mon premier voyage, j’avais adopté le profil routard et j’étais dans cette optique de voir tous les lieux « à faire » des pays. Puis lors de ma visite du Myanmar, pendant trois semaines, je me suis rendu compte que ce n’était pas un profil qui me convenait. J’ai compris durant ce voyage que ce qui me plaisait véritablement était le « slow traveling ». C’est-à-dire rester à un endroit, découvrir ce qui m’entoure, et comprendre ce qu’il se passe vraiment dans ce lieu. C’est donc au retour du Myanmar qu’une réelle rupture de ma conception du voyage s’est produite. 

Quels pays as-tu visités ? 

Tout d’abord, il faut savoir que durant les 3 dernières années j’ai effectué trois voyages, un par an. Lors de mon premier voyage, j’avais planifié de visiter la Thaïlande, le Laos, le Vietnam, l’Indonésie, Singapour, le Myanmar et le Japon. Finalement, j’ai décidé de faire l’impasse sur le Laos et le Vietnam. Je suis parti directement au Japon pour y rester plus longtemps que prévu, cinq semaines au lieu de trois en « slow traveling ». Là-bas, j’ai découvert un pays que je ne connaissais pas, mais qui me fascinait non seulement par sa culture, mais également par la manière de vivre en respect avec autrui et soi-même dont je suis tombé amoureux. J’ai su que ce n’était pas la dernière fois que j’allais venir visiter ce pays. Enfin, les années suivantes je me suis rendu au Vietnam, en Thaïlande et au Japon.

Peux-tu me donner une estimation de ton budget total pour ce voyage ? (Dépenses par jour, manger/dormir ?)

Je n’ai une idée précise que pour le premier voyage, car c’est le seul pour lequel j’avais organisé un pseudo budget. En effet, durant les deux autres voyages, je partais et j’essayais d’économiser directement sur place, mais sans avoir vraiment une idée précise de combien j’allais dépenser. 

Dans tous les cas, pour ce qui est du budget quotidien je me limitais, en moyenne, à 25 € par jour, en comptant l’hébergement, la restauration et les diverses dépenses. Il faut savoir qu’il est très simple de ne pas dépasser cette somme, en étant au courant des bons plans locaux (par exemple favoriser les supermarchés locaux moins chers que les « Konbini » , épiceries japonaises ouvertes 24/7).

Cependant, j’ai dû parfois faire l’impasse sur certaines dépenses pour ne pas dépasser mon budget, par exemple l’internet. Mais cela ne m’a pas impacté, car je n’aime pas être connecté durant un voyage. Certes, il est impossible de vivre sans internet, mais au Japon en particulier, on peut très bien se débrouiller sans carte SIM prépayée ou pocket wifi car, dans ce pays, les spots de wifi gratuits sont très nombreux et de bonne qualité. Il m’est arrivé de devoir effectuer quelques démarches professionnelles en ligne et je n’ai jamais rencontré de problèmes. 

Comment as-tu préparé tes différents voyages ?

Pour ce qui concerne mon premier voyage, je m’y suis pris une année à l’avance. A cette époque, j’étais quelqu’un de très prévoyant, de ce fait, il était inconcevable que je parte sans avoir tout planifié : les visas nécessaires, le choix du sac à dos, l’étude du budget moyen que j’étais prêt à consacrer à chaque pays, etc… A mon départ de France, je partais en ayant en tête un voyage pour une durée d’un an, et avec un budget de 7000 €. 

Durant ce premier voyage, j’ai constaté que la partie la plus chère s’est révélée être celle où j’étais cloîtré dans mon rôle de touriste. Je me dépêchais d’aller d’un coin à l’autre en métro, j’allais dans les « Konbini » et non les supermarchés de quartier et mes journées étaient remplies par les visites des lieux les plus importants de la ville. A vrai dire, je ne prenais pas le temps de vraiment comprendre le pays dans lequel je me trouvais, du coup, cette volonté d’aller vite me faisait dépenser davantage que si j’avais pris mon temps.

Des astuces à nous partager pour éviter de se ruiner lors de ce genre de voyage ?

Il faut savoir que voyager seul ouvre beaucoup de portes. Pour bien en profiter, je pense qu’il faut absolument prendre son temps. Tout d’abord prendre le temps de parler aux autres voyageurs que l’on croise et qui, souvent, sont au courant des bons plans dont on peut profiter. Lors de mes voyages, je savais qu’il fallait absolument que j’économise. J’étais à l’affût de tous les bons plans possibles. Je me suis alors laissé tenter par les opportunités telles que le « workaway » ou le « couchsurfing ». Le premier permet d’être nourri et logé en échange de quelques heures de travail, souvent manuel. Quant au second, il s’agit d’être hébergé chez l’habitant de manière totalement gratuite.

Il faut également prendre le temps de découvrir les populations locales. Je pense qu’il ne faut pas se priver de la spontanéité de chaque voyage, et qu’il faut se laisser porter. Le plus important, selon moi, réside dans le fait de ne pas rester focalisé sur son planning, parfois il vaut mieux vivre au jour le jour. On a peut-être un plan précis, une destination qu’on va atteindre, mais finalement tout peut changer grâce à une rencontre. C’est là que réside la beauté du voyage… Pour résumer, ce que j’ai compris grâce à ma nouvelle façon de voyager, c’est l’importance des rencontres durant un voyage, c’est essentiel. 

Anecdote concernant l’argent lors de ton voyage ? 

Lors de mon arrivée au Japon, mon vol avait du retard. Résultat : je me suis retrouvé sans aucun train pour rejoindre mon hébergement, qui était à ce moment-là un «couchsurfing», c’est-à-dire que je dormais chez l’habitant. Donc, deux solutions étaient possibles : soit prendre un taxi au coût onéreux, surtout au Japon; soit trouver un manga café pour y passer la nuit. 

Un manga café est un café où il est possible de lire des mangas librement et gratuitement pendant des heures. Il suffit juste de payer, généralement, l’équivalent de 12 € les 5h, et ensuite nous avons un libre accès à tous les mangas disponibles et des consommations (café, ou boissons gazeuses) en illimité. Dans ce genre d’établissement, il est possible de prendre une douche et de s’y reposer dans des petits coins qui sont généralement là pour qu’on puisse s’y installer confortablement pour lire. Il faut savoir que cette pratique est très courante chez les ouvriers japonais, qui finissent tard et qui se retrouvent sans trains pour rentrer chez eux. Finalement, dormir dans un manga café n’était pas quelque chose que j’avais prévu de faire durant mon voyage ou dans ma vie, mais je suis content de l’avoir fait !

Merci à William pour ton témoignage ! N’oubliez pas de faire appel à Moneyeti pour économiser et être au courant des bons plans lorsque vous voudrez essayer le slow travelling !

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